Aujourd’hui c’est glossaire et définition. J’avais envie de parler un peu textile ancien et de mes anciennes recherches d’etudiante en Histoire (mais en rapport avec la couture et le tissu) Donc aujourd’hui c’est définition ! Le lexique ci dessous est extrait des annexes de mon mémoire concernant la culture matérielle dans un village d’Auvergne entre 1650 et 1789.
Les images qui servent de support visuel sont des photos personelles prises dans les Archives départementales (anciennement) de par chez moi. Si vous souhaitez plus de renseignement je serais flattée de vous répondre, mais je ne vais pas lancer les côtations comme ça sur la toile sans vergogne. La plupart des échantillons datent du XVIIIe siècle.
Glossaire
Balin : Tiré du mot Balle signifiant paille, le terme peut désigner une toile grossière utilisé au XVIIIe siècle dans le midi de la France pour cribler le blé, recouvrir des récoltes ou les emballer.
Baracan : Etoffe de laine dont laine est teinte en fil avant peignage. La chaine est plus épaisse que la trame. On peut trouver des baracans fin, demi-fins, entres-fins, et communs. Baracaner une étoffe peut vouloir dire qu’on donne une cannelure.
Bergame : Tapisserie grossière, provenant du nom de la ville éponyme de Bergame en Italie. Cette tapisserie est fabriquée en fils grossiers, de toute origine, de poil, de laine, de chanvre. On fabrique ce genre de tapisserie à Lyon dès 1622.
Bourras, ou Bouras : Sorte d’étoffe en toile grise grossière en étoupe de chanvre. (Dictionnaire Edmond HUGUET) Peut aussi venir de l’Auvergnat Bourà qui signifie étoupe, bourre, laine etc. Peut aussi selon Semonsous désigner une couleur. Se dit aussi d’une mauvaise étoffe pannus vilis. Peut également se dire d’une serge de laine à deux endroits.
Cadis : Etoffe de laine plus ou moins forte. Se dit également d’un gros drap bourru, une sorte de serge de laine non peignée à bas prix souvent noire ou blanche. Jusqu’en 1692 il était interdit de teindre les cadis au moyen de brésil (bois rouge).
Calemande : Etoffe de laine parfois mêlée de soie ou de poil. Cette étoffe pouvait être lustrée d’un côté pour imité le satin grâce à sa chaine sergé avec flotté de chaîne, dont les sillon sont visibles à l’endroit seulement. On en fait des robes, des jupons et autre habits. Il existe différents coloris : elle pouvait être rayée, rouge et blanche jaune, rouge blanc ou rouge et verte, voire noire. Elle est très populaire au XVIIIe siècle.
Camelot : A l’origine désigne une étoffe en poil long, réalisé entre autre à partir de poil de chèvre. Au XVIIIe le camelot était un genre de draps de laine non croisé, fait sur un métier à deux marches toujours lisse, mais soit uni, soit ondé, soit chargé d’ornements tissés dans la masse. Chaque région possède une variante de camelot.
“Camelot pur poil pour France”. Et ça gratte! |
Crêpe : Le nom vient du latin crispus puis de l’ancien français crespe ou crepa. Ces mots évoquent l’irrégularité du tissu qui a connu divers aspects. C’est à Bologne au XIVe siècle que le crêpe le plus proche de celui que l’on connait est inventé. Il est importé à Lyon et à Mantes en 1604. C’est une étoffe dont l’armure est à petits motifs à effets irréguliers, qui favorise la torsion forcée des fils et qui donne au tissu une surface typique criblé de creux d’ombre irréguliers.
Crépon : Le crépon est de la même famille que les crêpes. Au XVIIIe siècle c’est une étoffe faite de soie cuite au fort effet de crêpage.
Draps : Du bas latin drappus, qui proviendrait de la langue celte. C’est un mot générique qui désigne un ensemble de tissus divers comme le mot étoffe. La qualité de la laine est déterminante pour la qualité du drap. La chaine est composée de fils à forte torsion, la trame de floches. Le drap est tissé en écru et teint ensuite. Le mot drap peut aussi désigner la pièce de tissu que l’on ajoute dans son lit, entre son corps et la couverture.
Droguet : Etoffe de laine et de fils croisés qui pouvait en conséquence être de couleur mélangée. Etoffe de bas prix, sorte de serge dont la chaîne pouvait être soit de chanvre, soit de lin, et la trame en laine du pays. Au XVIIe le droguet désigne un drap de laine mince parfois façonné chaîne de fil, trame en laine souvent employé comme garniture de lit. Au XVIIIe siècle on tisse de nombreuses
variantes, parfois en soie ou en coton décoré des petits dessins.
Étamine : Tissu très populaire et très simple d’armure toile, mentionné dès le XVIe siècle. Cette étoffe présente de multiples trous du au déplacement des fils de trame. Aux XVIIe et XVIIIe siècles l’étamine connaît de multiple variante d’épaisseur, de matériau et aussi d’usage, vêtements civils et religieux, ameublement et utilisations artisanales diverses. Sa fabrication est très répandue chaque centre ayant une spécialité.
Étoupe : Toile grossière confectionnée avec les déchets des plantes textiles. L’étoupe peut être de chanvre ou de lin.
Indienne : Regroupe généralement les toiles peintes venant d’Inde. Dès la moitié du XVIIe siècle ces toiles sont l’objet d’un tel succès que les fabriques françaises se mettent à les réaliser, elle-même en imitant celle d’importations. Des édits de prohibitions les concernent puis une interdiction. La fabrication française reprend en 1759.
Lin (toile de) : Cette étoffe s’obtient par macération des tiges de lin (rouissage) à même le sol sous l’action des intempéries, afin d’en extraire les fibres. Ces fibres sont ensuite broyées et raclées pour en retirer la partie ligneuse (teillage) puis peignées afin qu’elles soient filées et enfin tissées pour constituer une toile.
Serge : Laine grossière ou fine aux fils croisés formant des sillons obliques séparés par un fil. Tissu dont l’armure présente en diagonale des côtes et des sillons de largeurs variées.
Serge de laine. |
Taffetas : Etoffe de soie serrée, sans envers, d’aspect sec et craquant quand on la froisse. Cette étoffe est lustrée, elle est de soie très fine brillante et unie. Il existe différentes sortes de taffetas, comme le taffetas d’Angleterre, Barré, Armoisin, Bonne-Femme ou Sans-Pareil.
Tiretaine : Etoffe de laine pure ou mélangée de lin, de coton. Aux XVIIe et XVIIIe siècles on retrouve cette étoffe, blanche ou grise en laine et fil, plus épais en armure serge plutôt que toile. Très répandue on la retrouve dans la plupart des provinces françaises.
Marque d’une fabrique de Tissu. |
Marque plombée. Oui c’est du plomb ! |
Ah c'est super intéressant ^^
Et avec les pitits échantillons ça doit être sympa à faire comme recherches.
En effet, c'était assez sympa 🙂 Je n'ai jamais eu le temps d'aller voir toutes les côtes, c'est bien dommage …