Un article aujoud’hui sur mon expérience de ré-orientation pro en expatriation. Je vais essayer de faire court et objectif.
J’ai eu de nombreux projets professionnels au long de ma (courte) vie, j’ai voulu être vétérinaire (comme tous les gosses !), puis pilote (et après j’ai eu des lunettes …), designer, costumière de théatre, puis historienne (je le suis toujours un peu, mais j’écris très mal !)… bref toutes ces envies qui ne se sont pas vraiment réalisées ! N’y voyez aucun regret de ma part, on peut toujours s’imaginer comment on aurait voulu vivre sa vie, mais de mon côté il n’y a rien que je regrettte (enfin si, y’a des trucs, mais pas ça.)
Mon parcours pro avant expatriation.
Durant mes années universitaires, j’ai suivi mon cursus sans trop me poser de questions, je n’ai pas eu à bosser durant mes années de licence grâce au soutient financier de mes parents et de mes grands parents (merci à eux !!). Lorsque j’ai repiqué ma première année d’Histoire, je ne me suis pas posé de question, quand j’ai eu ma licence, pas trop non plus, je voulais faire un master…
Quand j’ai commencé mon master, j’ai cherché un petit boulot et j’ai trouvé en bibliothèque, ça se passait bien, c’était cool et plus intéressant que d’aller chez McDo, ça rapportait un peu de sous (pas des masses non plus : 8,75 d’euros de l’heure). Avec le grand on vivait chichement mais on vivait bien.
Et puis à la fin du master j’ai décidé de ne pas poursuivre en thèse pour plusieurs raisons : la première, je n’avais clairement pas le niveau, la deuxième, la solitude me pesait, la recherche en Histoire c’est très solitaire, surtout avec mon sujet qui n’était plus très en vogue, et je n’avais pas l’argent pour financer. Et puis j’ai entendu par un ami, parlé d’un master en droit du patrimoine. J’ai posé ma candidature à la dernière minute ! C’était juste une deuxième année de master qui pour moi était un bon complément à ma formation initiale. J’ai passé une bonne année, rencontré des gens super avec qui j’ai passé beaucoup de temps. Je n’avais aucune notion de droit avant de mettre les pieds dans cette formation et j’ai du rattraper beaucoup de retard. Le par coeur n’a jamais été mon truc (dit la nana qui a fait 6 ans en fac d’Histoire et, est donc, un peu maso) il faut que je comprenne ce que j’apprends pour le retenir, mais avec de l’entrainement, le par coeur ça se fait.
Du coup j’ai validé mon année et j’ai trouvé mon stage de 3 mois avant Noël ! J’avais été prise au gros musée de ma ville. ce qui avait motivé leur embauche était …. mon sujet de master recherche en Histoire ! Ils avaient besoin d’une ethno-historienne qui bosserait sur les collections d’ethnographie ! Banco ! j’ai ensuite fait prolongé mon stage jusqu’en décembre suivant (6 mois de stage !). C’est à ce moment que l’on a décidé de s’expatrier l’année suivante. Il me restait donc un an … et qui va t’embaucher sur un an ? J’avais dans l’idée de passer les concours de la fonction publique, mais là encore … passer un concours pour partir ? J’étais un peu perdue quand une occasion de remplacer une collègue au musée durant son congé mat s’est présenté ! J’ai fait 9 mois naviguant entre l’accueil et les collections, je parlais bien anglais, je participais à beaucoup de choses et c’est durant cette période que j’ai rédigé plusieurs articles de vulgarisation historique et fait plusieurs interventions sur mon sujet de recherche. Bref c’était cool. Quand ma collègue est revenue, ma chef m’a proposé de reprendre un contrat court qui allait jusqu’à la date de mon expatriation pour analyser et récoler les collection d’ethno. Bon quand je vous le raconte, on a l’impression que c’est passé tout schuss, mais pour chacun de ces contrats je me suis un peu battue. Je suis tếtue quand même. Et puis le 31 octobre j’ai quitté le musée, sans tambour ni trompette, comme je suis arrivée après un an et demie. J’en avait gros sur le coeur, mais quand je suis partie j’avais d’autres choses à penser, on quittait le territoire 15 jours plus tard et il fallait vider notre appart des choses qu’on voulait stocker ailleurs et jeter ce qu’il fallait jeter.
Changer de profession
Pour mon expérience complète dans les musées français et américain cliquez ici. Mon dernier emploi a duré 9 mois, 9 mois de dedégradation progressive et de conditions de travail très dure pour moi, j’étais conservatrice, mais ni mon expérience ni mon avis n’était écouté, deux de mes collègues étaient méchantes et me détruisaient dans mon dos auprès de ma chef, il y avait de nombreux problèmes tant légaux que conservatoires. Bref pour quelqu’un comme moi, c’était dur et ça s’est terminé en beauté le 30 decembre 2014 à la suite d’un e-mail de ma boss.
Ensuite ça été la refléxion : qu’est ce que je veux faire put**n ! Je ne me suis jamais posé la question j’ai toujours profiter d’opportunités différentes. Et là j’avais une période de creux de 6 mois jusqu’à notre déméngaement en Ohio. J’ai refais mon CV, un pour les musées et un pour autre chose … mais quoi? Je ne savais pas trop. J’ai donc fait plusieurs choses, des cours d’Histoire (en anglais une nouveauté !), du volontariat pour inventorier dans une société historique, un stage avec mon amie dans sa classe d’art. J’avais plusieurs choses en parrallèle et du coup j’ai pu comparer : l’enseignement me plaisait plus que l’inventaire ! J’avais l’impression d’être utile sur le long terme, de changer un peu quelque chose et de laisser une trace ! Du coup j’ai cherché la dedans, l’enseignement ! Et je suis tombée sur cette annonce qui cherchait un prof de français pour l’été… J’y suis toujours et ça me botte ! J’ai retrouvé mon salaire de France et je m’amuse (la plupart du temps, y’a des jours moins) et chaque jours est différent. J’essaie de faire au mieux pour que mes élèves sortent de ma classe en ayant appris quelque chose et en ayant ouvert les yeux sur le monde. Et si nous restons je pense faire les démarches pour obtenir mon certificat d’enseignement.
Changer de boulot en expatriation n’est pas toujours simple, il faut sans doute voir plus loin que ce qu’on sait faire, ne pas chercher le même taf qu’on avait en France, ça ne marche pas comme ça. Nous pouvons en tant qu’humain issus d’une autre culture apporter quelque chose mais pas forcément ce qu’on croyait … c’est ça qui est cool !
Je ne vous cache pas que j’attends avec impatience mes deux semaines de vacances en mai, mais bientôt ça fera un an que je fais ce boulot et si il y deux ans vous m’aviez dit: “Tu seras prof !”, je vous aurais sans doute ris au nez …!
Très intéressant ton article! Bravo pour ta reorientation réussie! C'est top si cela te plait plus l'enseignement! ça t'aiderait à faire quoi le certificat d'enseignement en plus de ce que tu fais maintenant?
Le certificat me permettrait d'enseigner dans les publics school, pour l'instabt c'est du privé ou de la charter school (mais souvent ils demandent le certicicat aussi), du coup ça élargirait mes possibilités.
Ton parcours est super intéressant ! (peut-être parce que c'est très loin, de tout ce que je connais, mais ça avait l'air passionnant) J'ai aussi essayé de donner des cours de français (par contre, seulement des cours particuliers) mais même si j'étais super enthousiaste avec plein d'idées, ça s'est révélé beaucoup plus dur que ce que j'imaginais. Il faut dire que j'aurais plutôt aimé enseigner à des ados ou des enfants et là j'avais un adulte qui prétendait mieux parler français que moi… 😀
Les adultes j'ai fait, c'était pas mal en cours particuliers, mais j'avoue préférer les enfants 🙂 ou les ados 🙂
Ton expérience est très intéressante, merci pour le partage ! Je suis arrivée aux US il y a 8 mois, et maintenant que j'ai reçu l'autorisation de travailler… bah je sais pas trop où ni dans quoi ! J'avoue, je ne me suis pas trop préparée, et c'est sûrement une erreur de ma part 🙁 En attendant, je postule dans mon ancien domaine (bibliothécaire), et dans tout ce qui a l'air vaguement intéressant et ne paye pas trop mal ! L'enseignement par contre, ça ne me branche pas des masses à priori…
Bref, c'est cool que ça se passe bien pour toi, et ça m'encourage !
Les boulots en bibliothèque existent mais ça dépend bien souvent de la ville, du coup c'est souvent réservé aux US citizen, mais je suis sûre que tu peux trouver quelque chose 🙂 il suffit de s'accrocher et de bien cibler les offfres quitte à commencer par un boulot pas top ! Ils ne fonctionnent pas commes nous et n'ont pas le même raisonnement.